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Веневитинов Дмитрий Владимирович - Письма

Веневитинов Дмитрий Владимирович - Письма


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Д. В. Веневитинов

Письма

  
   Д. В. Веневитинов. Стихотворения. Проза.
   Издание подготовили Е. А. Маймин, М. А. Чернышев
   Серия "Литературные памятники"
   М., "Наука", 1980
   OCR Бычков М. Н.

СОДЕРЖАНИЕ

  

ПИСЬМА

  

1824

  
   1. А. Н. Веневитиновой
   2. С. В. Веневитиновой
   3. С. В. Веневитиновой
   4. С. В. Веневитиновой
   5. А. Н. Веневитиновой
   6. С. В. Веневитиновой
   7. А. Н. Веневитиновой
   8. С. В. Веневитиновой
  

1825

  
   9. Н. И. Гречу
   10. Г. Н. Оленину
   11. М. П. Погодину
   12. В редакцию журнала "Сын отечества"
   13. А. И. Кошелеву
   14. А. И. Кошелеву
   15. А. И. Кошелеву
   16. А. И. Кошелеву
   17. А. И. Кошелеву
   18. А. И. Кошелеву и А. С. Норову
   19. А. И. Кошелеву и А. С. Норову
   20. <Ф. Я.> Эвансу
   21. М. П. Погодину
  

1826

  
   22. M. П. Погодину
   23. Родным
   24. С. В. Веневитиновой
   25. М. П. Погодину
   26. С. В. Веневитиновой
   27. А. В. Веневитинову
   28. М. П. Погодину
   29. М. П. Погодину
   30. С. А. Соболевскому
   31. С. В. Веневитиновой
   32. В канцелярию издателей "Московского вестника"
   33. А. В. Веневитинову
   34. С. А. Соболевскому
  

1827

  
   35. А. В. Веневитинову
   36. А. В. Веневитинову
   37. М. П. Погодину
   38. С. В. Веневитиновой
   39. С. В. Веневитиновой
   40. А. Н. Веневитиновой
   41. М. П. Погодину
   42. А. В. Веневитинову
   43. С. П. Шевыреву
   44. Письмо Д. В. Веневитинова и А. С. Хомякова к Ф. В. Булгарину
   45. С. В. Веневитиновой
   46. А. В. Веневитинову
   47. С. В. Веневитиновой
   48. М. П. Погодину

ПИСЬМА

1824

1. А. Н. ВЕНЕВИТИНОВОЙ

  

15 августа 1824. <Новоживотинное> {*}

   Tres chere et respectable maman.
   Nous voila derechef a la campagne apres avoir passe deux jours a Voronege ou nous nous sommes presentes chez le gouverneur que nous avions deja rencontre chez Лев Алексеевич) et qui des l'abord nous engagea a diner le meme jour chez lui, nous sommes donc retournes chez lui et nous avons dine a 6 avec le Marechal de la noblesse et un certain Chott qui avait ete fiance a M-lle Ve-nevitinoff et que nous avions aussi vu auparavant. Le gouverneur est un homme des plus aimables et sa maison est, je crois, la seule qui soit a l'abri de l'ennui qui regne generalement a Voronege. Il nous a beaucoup engages a revenir chez lui pour faire la connaissance de sa femme qui est dans ce moment a Липецк. Nous avons ete chez le procureur qui nous a assures que l'affaire de Norberg ne meritait pas qu'on y fasse attention et qui nous a offert ses services pour nos affaires, le chef de la chambre civile en a fait autant. Александра Патроновна que nous avons rencontree chez Лев Алек<сеевич> ou elle loge maintenant nous a vivement sollicite de nous arreter chez elle quand nous retournerons en ville; en un mot tout ce que nous avons vu ici de parents, d'anciennes et de nouvelles connaissances nous a temoigne infiniment d'amitie et parait content de nous voir. Il n'en est pas de meme de nos gens et si la joie est sur tous les visages je ne crois pas qu'elle fut dans tous les coeurs. Данила Иванович vous aura parle de tous les abus que nous decouvrons chaque jour. En verite cela passe le plus souvent la permission et l'audace est au point que les fripons ne gardaient plus de masque; c'est pourquoi je suis bien sur que notre arrivee a cause a beaucoup de monde plus de surprise que de joie. Nous vous envoyons 1000. C'est tout ce que nous avons pu rassembler jusqu'a present, j'espere vous en envoyer bientot davantage quand ce serait meme de l'argent emprunte. Celui que nous expedions maintenant est a l'adresse de M-r Goerke, qui aura la complaisance de le recevoir. Andre se mettra en route dans quelques jours. Adieu, ma tres chere maman, qu'il me tarde d'etre aupres de vous, de vous baiser tendrement les mains et de recevoir votre benediction.

Votre soumis fils

Dm. Venevitinoff

  
   {* Уважаемая и дорогая maman.
   Вот мы уже опять в деревне1 после двух дней, проведенных в Воронеже, где мы посетили губернатора2, которого раньше встречали у Льва Алек<сеевича>3 и который сразу пригласил нас к себе обедать в тот же день. Таким образом мы вернулись к нему и обедали вшестером с предводителем4 и неким Шоттом5, бывшим женихом М-elle Веневитиновой6, которого мы также видели раньше. Губернатор - человек очень любезный, и его дом, я полагаю, единственный, где можно спастись от скуки, царящей обычно в Воронеже. Он очень нас приглашал еще зайти к нему, чтобы познакомиться с его женою7, которая сейчас находится в Липецке. Мы побывали у прокурора, который нас уверил, что дело Норберга8 не стоит того, чтобы на него обращать внимание, и предложил нам свои услуги в наших делах; подобное предложение сделал нам и председатель гражданской палаты. Александра Патроновна9, которую мы встретили в доме Льва Алексеевича, где она в настоящее время проживает, очень приглашала нас остановиться у нее, когда мы возвратимся в город. Одним словом, все, кого мы здесь видели: родственники, новые и старые знакомые - отнеслись к нам с самым теплым участием и были нам рады. Иначе обстоит дело с нашими людьми, и если на их лицах написана радость, то не думаю, чтобы она была и в их сердцах. Данила Иванович10, вероятно, рассказал вам о всех злоупотреблениях, которые открываются нами ежедневно. По правде сказать, все это выходит за границу дозволенного и дерзость так велика, что мошенники даже не надевают масок. Вот почему я совершенно уверен, что наш приезд был для многих более неожиданным, чем радостным. Посылаю вам 1000 <рублей>. Это все, что мы могли до сих пор собрать. Надеюсь скоро вам послать больше, хотя бы пришлось эти деньги занять. Деньги, что высылаем сейчас, адресованы г. Герке11, который будет так любезен получить их. Андрей12 отправится в путь через несколько дней. Прощайте, моя дорогая maman; как и стремлюсь к вам поцеловать ваши ручки и получить ваше благословение!

Ваш покорный сын

Дм. Веневитинов}

  

2. С. В. ВЕНЕВИТИНОВОЙ

  

<Середина августа 1824. Новоживотинное> {*}

  
   Ma chere Sophie.
   Par ou commencerais-je ma lettre? Faut-il vous conduire sur le grand chemin ou bien dois-je vous transporter d'un saut a la campagne? Ce dernier moyen serait sans contredit plus commode, surtout pour moi, qui ai deja fait une fois la route; mais comme cela pourrait ne pas etre tout a fait satisfaisant pour une petite curieuse comme vous, je retourne sur mes pas et nous ferons ensemble le voyage. Representez-vous dans une petite caleche assez etroite (comme je l'ai appris depuis) trois figures que vous connaissez je crois assez pour me dispenser de vous les peindre. Representez-vous ces trois figures assises de cote comme au diner de Boileau en faisant une petite volte a droite, et vous aurez une idee tres juste de l'equipage et du joli groupe qu'y faisaient les voyageurs. Cependant comme nous n'avions pas oublie a Moscou notre genie inventeur nous imaginames bientot de ne nous mettre qu'a deux dans le fond et de placer le troisieme en guet sur le devant de la voiture; de cette maniere nous dormions a tour de role et fort commodement. A present il faut vous dire ce que je faisais quand a mon tour je me placais sur le devant de notre petite caleche car je ne sais pas ce qu'y faisaient les autres pendant que je dormais d'un somme profond. J'essayais de lire mais cela m'etait impossible, je n'avais avec moi qu'un petit evangile grec dont je ne pus dechiffrer que quelques lignes tant les caracteres en etaient menus et le cahotement violent. Je crus donc pouvoir faire des vers, mais le rossignol ne chante qu'a l'ombre des bosquets et pour moi j'etais expose a toute l'ardeur du soleil; d'ailleurs les secousses de notre voiture ne ressemblaient en rien a ce doux balancement qu'on eprouve assis sur le dos de Pegase. Je me mis donc a fredonner quelques airs de Genischta et le choeur du Freyschutz. J'en etais au plus beau passage quand tout a coup notre voiturier inspire probablement par ma voix melodieuse et par tout ce que je mettais d'expression dans mes chants entonna un air des plus baroques et cela a gorge deployee. La honte de ceder me fit hausser la voix; je luttai contre cet Orphee d'une nouvelle espece mais malgre tous mes efforts je fus oblige de plier bagage; car le drole avait bien plus de gosier que moi. Alors il ne me resta plus rien a faire qu'a compter les verstes. C'est ainsi que se passait la journee. Pour les nuits c'etait autre chose. Au clair de la lune qui nous preta ses rayons pendant tout le chemin, mes pensees etaient plus libres, je pouvais plus facilement me transporter parmi vous, causer avec vous et vous entendre. Je m'oubliais au point de crier "Arretez" et quand on s'arretait c'est ce que j'etais tout confus d'avoir vu les enfants jouant sur le grand chemin et qu'on allait ecraser tandis qu'il n'y avait la ni enfants ni qui que ce soit, mais que je revais tout eveille. Vous pouvez bien vous figurer que dans un voyage de la sorte il n'y a que changement de scene, mais jamais changement d'action. C'etait toujours partir et arriver. N'allez cependant pas croire que tout cela se fasse en un moment. Entre arriver et partir il y a un intervalle souvent seme de mauvais pas. Grace a Dieu ils n'etaient pas frequents pour cette fois... Mais il est temps de deteler enfin nos coursiers haletants. Arrivons a la campagne. C'est la que tendait tout notre voyage et nous n'y sommes qu'au bout de mon feuillet. Chose toute simple. Pour le voyage je vais bientot l'oublier moi-meme et je ne pourrai rien vous en dire dans la suite. Quant a la campagne, je pourrai vous en parler dans chaque lettre et a mesure que les impressions naitront. Je vous dirai seulement que j'ai revu le Don avec enthousiasme et je ne m'etonnerai pas si ses ondes deviennent pour moi les ondes de l'Hipocrene. Je ne puis meme encore vous en parler, le sentiment est trop vif, il faut le laisser reposer. Adieu donc. Portez-vous bien et embrassez

Votre frere et ami

Dmitri

  
   Bien des choses a M-rs Bayleau, D'Horrer, et Genischta, je suis bien fache de ne pas l'avoir vu avant notre depart. Saluez bien Софья Пажроновне.
   J'ecrirais encore mais je vous assure que je n'ai pas le temps. Saluez tout le monde de ma part. Mes respects a M-me D'Horrer. J'ecrirai la poste prochaine a M-r Guerke.
  
   {* Дорогая Софи.
   С чего начну мое письмо? Нужно ли вывести вас на большую дорогу или одним прыжком перенести вас в деревню? Последнее было бы несомненно удобнее, особенно для меня, ибо этот путь уже мною пройден. Но так как это не вполне удовлетворило бы мою маленькую любопытную, то я возвращаюсь назад, и мы вместе совершим путешествие. Вообразите себе трех человек1, которых вы, как я полагаю, настолько хорошо знаете, что избавите меня от описания их, и поместившихся в маленькой коляске, и, в чем я убедился потом, довольно узкой. Вообразите себе эти три фигуры, сидящие боком, как на обедах у Буало2, с маленьким поворотом вправо, и вы получите верное представление об экипаже и о красивой группе путешественников. Впрочем, мы не оставили в Москве нашей изобретательности и скоро придумали садиться только вдвоем позади и помещать третьего на карауле спереди. Таким образом мы могли поочередно и очень удобно поспать. Теперь скажу вам, что я делал, когда я, в свою очередь, усаживался спереди в нашей маленькой коляске, не знаю, что делали другие в то время, когда я спал глубоким сном. Я пытался читать, но это было невозможно. При мне было только маленькое греческое евангелие, из которого я мог разобрать всего несколько строк, настолько толчки были сильны и печать мелка. Я попробовал сочинять стихи, но соловей поет только в тени дубрав, а я был выставлен на самое жгучее солнце; к тому же толчки нашего экипажа нисколько не походили на нежное покачивание, испытываемое на спине Пегаса. Я начал напевать песни Геништы3 и мелодии из хора "Фрейшютца"4. На самом красивом месте наш возница, воодушевленный вероятно моим благозвучным голосом и всей экспрессиею, внесенною мною в пение, затянул во всю глотку какую-то странную песню. Не желая постыдно уступить, я возвысил голос и вступил в состязание с этим новым Орфеем. Однако, несмотря на все мои усилия, я принужден был сложить оружие, так как глотка у плута оказалась сильнее моей. После этого мне ничего более не оставалось, как считать версты. Так проходили дни. Иное дело ночью. При свете луны, расточавшей в продолжение всей дороги свое сияние, я свободнее мыслил и легче мог перенестись к вам, говорить с вами, слушать вас. Я забывался порой настолько, что кричал: "Стой!" И когда останавливались - я был в полном смущении: мне почудилось, что на большой дороге играют дети и что мы можем их задавить, А там не было, оказывается, ни души. Я грезил наяву. Вы легко можете себе представить, что в такого рода путешествии меняются только сцены и декорации, а не действие. Все сводится к приезду и отъезду. Не думайте, однако, что это все делается в одно мгновение. Между отъездом и приездом существует промежуток, нередко полный неприятностей. Славу богу, их на этот раз было не много. Но пора отпрячь наших запыхавшихся лошадей. Приезжаем в деревню, куда направлен был весь наш путь, а мы добрались только до конца моего листа. Ну что же. Путешествие я скоро забуду и впоследствии ничего не сумею о нем рассказать. Что касается деревни, то о ней я буду говорить в каждом письме и, по мере того, как будут возникать впечатления. Скажу вам только, что с восхищением я вновь увидел Дон, и не буду удивлен, если его волны станут для меня волнами Иппокрены6. Я даже не могу еще говорить о нем. Чувство слишком сильно, надо ему дать успокоиться. Прощайте же, будьте здоровы и обнимите

Вашего брата и друга

Дмитрия.

  
   Поклонитесь Софье Патроновне6. Я бы написал еще, но могу вас уверить, мне положительно некогда.
   Привет гг. Байло7, Дореру8 и Гениште. Мне очень жаль, что я не видел его перед нашим отъездом.
   Поклон от меня всем. Засвидетельствуйте мое почтение г-же Дорер 9. Со следующей почтой напишу г. Герке.}
  

3. С. В. ВЕНЕВИТИНОВОЙ

<16-26 августа 1824. Новоживотинное> {*}

   Ma chere Sophie.
   Votre petite lettre nous est parvenue pendant notre sejour a Voronege ou nous avons passe deux jours. Il ne fallait rien moins qu'une lettre de maman et de vous pour nous distraire d'un ennui mortel qui semble avoir choisi cette ville pour sa residence. Mais chaque chose a son tour. Je recommencerai donc mes petites relations en suivant l'ordre chronologique qui, comme vous le savez, sert a classer dans la memoire les epoques les plus remarquables de chaque histoire. La notre, je le sais, n'est pas des plus importantes mais comme elle a bien quelque interet pour vous, c'est assez pour que je vous en fasse un recit detaille. Je crois vous avoir deja dit que de Toula jusqu'ici nous avons eu un chemin superbe qui etait egaye par la vue de plusieurs petites villes toutes tres jolies et surtout tres joliment situees sur des montagnes. Plus nous approchions du terme de notre voyage et plus le pays etait beau. Enfin de nuit a la lueur des eclairs et au bruit du tonnerre qui grondait dans le lointain nous arrivons chez nous; la sonnette nous denonce. On nous reconnait et, par consequent, les portes s'ouvrent. Tout s'anime; nous seuls, oppresses par le sommeil et la fatigue, nous avalons un peu de pain noir et de miel, nous nous derobons a la multitude pour nous mettre entre deux draps. Je ne vous parlerai pas de tout ce que j'ai vu en songe, je ne le saurais meme, je vous dirai seulement ce que j'ai vu a mon reveil: - un ciel couvert de nuages, une pluie battante, de loin quelques maisons et d'immenses jardins qui offraient l'aspect du desordre le plus accompli. Le tableau ne repondait guere a l'idee que j'avais conservee de cette campagne et soit que l'illusion ne fasse voir en beau tout ce que nous voyons en perspective, soit que les souvenirs de l'enfance portent toujours l'empreinte de la gaiete et de la joie, mais je n'ai plus retrouve qu'une ombre du passe. Les jardins sont convertis en des forets de cerisiers, de pommiers et de poiriers de toute espece; en un mot la nature y est toujours belle, elle seule a repondu a mon attente, mais on ne voit presque plus de traces de la main qui la cultive et, pour parler allegoriquement, l'art s'est endormi dans les bras de l'indolence. Un mot maintenant de ce que nous faisons. Nous ne sommes pas oisifs et en nous couchant avec les poules, nous nous levons avec les coqs. Des le matin nous montons en selle pour suivre le дрожки de Дан<ила> Ив<анович> soit dans les champs, soit dans les bois. Le matin nous avons longe le cours du Don pour aller a notre autre campagne. Mais je vous en parlerai la prochaine fois en prose ou en vers. Pour a present, adieu, je vous embrasse tendrement. Mes respects a M-r D'Horrer, mille choses a tous ceux, qui se souviennent de moi et surtout a M-lle-Sophie.
  
   {* Дорогая Софи.
   Мы получили ваше коротенькое письмо во время нашего двухдневного пребывания в Воронеже. Только письма от maman и от вас могли рассеять смертельную скуку, по-видимому, свившую себе гнездо в этом городе. Но все в свое время. Итак, я начну мои описания в хронологическом порядке, который, как вы знаете, служит для классификации в нашей памяти наиболее замечательных эпох всякой истории. Знаю,- наша история не из важнейших, но так как для вас она не лишена известного интереса - этого достаточно, чтобы я описал вам ее со всеми подробностями. Кажется, я вам уже говорил, что дорога от Тулы до нашего имения1 была просто великолепна и оживлена видом нескольких маленьких городков, очень хорошеньких и красиво расположенных на возвышенностях. Чем ближе мы были к цели нашего путешествия, тем красивее становилась местность. Наконец ночью, при свете молний и при отдаленных раскатах грома мы приезжаем домой. Колокольчик возвещает о нашем прибытии. Нас узнают и, конечно, двери открываются. Все оживает; мы одни, усталые, полусонные, наскоро проглатываем немного черного хлеба с медом, спешим удалиться от толпы, чтобы лечь. Не буду вам говорить о том, что я видел во сне, я даже не помню, что мне снилось, но расскажу, что, проснувшись, я увидел небо, покрытое тучами, проливной дождь, вдали - несколько домов и огромные сады в полнейшем беспорядке. Эта картина совсем не отвечала тому представлению, которое я составил себе об этой местности, оттого ли, что мечты заставляют нас видеть все отдаленное в розовом свете, оттого ли, что воспоминания детства носят на себе отпечаток радости и веселья, но я нашел здесь только тень прошлого2. Сады превратились в леса яблонь, вишневых и грушевых деревьев всяких сортов, одним словом, природа тут по-прежнему прекрасна, она одна оправдала мои ожидания, но совершенно не видно следов над нею работы и, говоря аллегорически, искусство заснуло в объятиях лени. Теперь одно слово о том, что мы делаем. Мы не тунеядцы, ложимся спать с курами, встаем с петухами. С самого утра садимся на лошадей, едем за дрожками Данилы Ивановича, то в поле, то в лес, Сегодня утром мы проехались по берегу Дона, посетили другое наше имение3. Но об этом я потолкую в следующий раз, в стихах или в прозе. Пока прощайте, целую вас нежно, Мой низкий поклон г. Дореру, привет всем тем, которые меня помнят, в особенности M-lle Софи4.}
  

4. С. В. ВЕНЕВИТИНОВОЙ

  

<26 августа 1824. Новоживотинное> {*}

   Ma chere Sophie.
   Il me semble que vous n'avez jamais ete aussi franche qu'aujourd'hui: dans chaque lettre vous vous accusez de curiosite et ce petit aveu, a vous dire vrai, ne m'apprend rien de nouveau, mais ce n'est pas en ce moment que je vous en ferai des reproches, car pour le coup je ne suis pas moins curieux que vous et c'est avec une bien vive impatience que j'attends chaque poste, non pour savoir ce qui se fait a Moscou, mais pour apprendre ce que vous y faites et pour devorer vos lettres qui sont pour nous comme le salaire des travaux de la semaine. Malgre la promesse que je vous ai faite de vous rendre compte exact de tous nos exploits je suis au bout de mon latin et je ne saurais continuer mon recit, nos occupations ont ete si uniformes durant cette semaine et les details en sont si prosaОques que je vous ennuierais en vous en faisant le denombrement. Cependant nous ne sommes раз aussi a plaindre que vous le croyez; la campagne n'est pas sans attraits pour nous et nous passons quelquefois des moments tres agreables soit avec nos voisins et voisines soit a nous seuls, mais tout cela est si interrompu, il y a toujours si peu de liaison entre ce qui precede et ce qui suit, que notre vie actuelle ressemble bien plus a un reve qu'a la realite, de facon que si quelqu'un nous demandait, ce que nous faisons, nous serions embarasses de la reponse; voila, ma chere, comment se passe notre teenps, nous ne nous en apercevons meme pas, il va ci, il va la, comme le cotillon de ma commere et cependant ce n'est certainement pas un temps perdu. Je n'ai pas oublie le jour de la S-te Nathalie et je me suis bien imagine que vous etiez a vous amuser chez la'C-sse P. Je vous prie de croire que j'etais aussi de la fete. Quand on connait le lieu de la scene et les acteurs, est-il difficile de se transporter au milieu de la troupe pour etre temoin de ses jeux, pour partager meme ses plaisirs avec tout le charme de la realite. Belle erreur! Mais toujours n'est-ce qu'une erreur. Ce jour meme, mardi, nous avions fait une 20-ne de verstes a cheval par un superbe clair de lune qui pretait admirablement a ces sortes de reve. Sans doute, je l'avoue, je suis urrpeu las de ses illusions et c'est bien reellement que je voudrais vous embrasser dans ce moment, mais j'ai l'esperance de vous revoir bientot et c'est bien serieusement que je vous parle, quand je vous dis que pour votre fete nous serons assis ensemble au banquet de la joie. En attendant. Adieu. Presentez mes respects a M-г D'Horrer et dites bien des choses de ma part a M-r Guerke, a Bayla et a Genischta. Je prends vraiment le plus vif interet a sa peine. Donnez-moi des details sur le depart de M-r D'Horrer-fils.
  
   {* Дорогая Софи.
   Мне кажется, что вы никогда прежде не были так откровенны, как теперь. В каждом письме вы себя обвиняете в любопытстве, и это маленькое признание, сказать вам по правде, для меня не ново, но не буду особенно сейчас вам делать упреков, так как на этот раз и я не менее вас любопытен и ожидаю каждую почту с живейшим нетерпением, не для того, чтобы узнать, что делается в Москве, но чтобы знать, что вы поделываете, и проглатываю ваши письма, которые служат нам наградою за трудовую неделю1. Несмотря на мое обещание дать вам точный отчет в наших подвигах, я стал совершенно в тупик и не в состоянии продолжать мой рассказ; эту неделю наши занятия были так однообразны и подробности этих занятий так прозаичны, что боюсь, перечисляя их, навести на вас скуку. Впрочем, не подумайте, что мы уже так достойны сожаления,- деревня для нас не без прелести; мы проводим иногда очень приятные минуты, то с нашими соседями и соседками, то одни, но все урывками; так мало связи между предыдущим и последующим, что наша теперешняя жизнь более похожа на сон, нежели на действительность, так что если б нас кто-нибудь спросил, что мы делаем, мы затруднились бы ответить. Вот, моя милая, как протекает наше время, мы его даже не замечаем: оно мелькает то тут, то там, как юбка моей кумушки, и, несмотря на то, я считаю это время не потерянным. Я не забыл дня св<ятой> Наталии и живо себе представил, как вы веселитесь у гр<афини> П2. Поверьте, что я присутствовал на этом празднике. Когда знаком с местом, где происходит действие3, и с актерами, не трудно перенестись посреди всей труппы, чтобы быть свидетелем ее игры, чтобы разделить ее удовольствие и всю прелесть происходящего. Чудная иллюзия! Но только иллюзия! Сегодня вторник, мы проехали верхом верст 20, при чудном лунном свете, который прекрасно способствовал такого рода мечтам. Признаться, конечно, я немного утомился этими иллюзиями и мне хочется сейчас обнять вас наяву. Но надеюсь, что вас скоро увижу и заявляю вам вполне серьезно, что к вашим именинам4 мы все соберемся вместе на веселый пир. Пока прощайте.
   Засвидетельствуйте мое почтение г. Дореру. И передайте от меня наилучшие пожелания гг. Герке, Байло а Гениште. В самом деле, я отношусь с самым непосредственным участием к его горю. И опишите мне детали отъезда Дорера-сына.
  

5. A. H. ВЕНЕВИТИНОВОЙ

  

<27-31 августа 1824. Рубцовая> {*}

   Ma chere et respectable maman.
   Je vous ecris au milieu d'un tumulte ou j'aurais peine a m'entendre moi-meme. Toute notre grange est remplie de paysans qui crient tous les uns plus haut que les autres et ils en ont la pleine liberte; car nous sommes dans l'habitude d'ecouter tout le monde et de ne croire personne, partout il y a des plaintes et presque partout elles sont justifiees par nos recherches. Nous sommes occupes depuis le matin jusqu'au soir a mesurer du ble et a comparer ce que nous trouvons nous-memes avec ce qu'on nous a montre dans les comptes. Dans ce moment on regale les paysans de Рубцово de vin et de gateaux et je vous assure qu'ils m'empechent d'ecrire a force de se presser autour de mon malheureux bureau; je n'ai que le temps de vous dire que dans deux ou trois jours nous expedierons Andre qui vous apportera des lettres plus detaillees. Nous-memes, nous partirons apres demain pour Ивановка et chemin faisant nous nous arreterons pour quelques heures chez M-r Dontzoff. Je viens d'ecrire a la hate une lettre pour Василий Львович. Je n'ai pas le temps de lui en ecrire ni une plus longue ni une plus belle. Il faut bien ceder aux chants et aux cris qui augmentent toujours. Adieu donc, ma tres chere maman, en vous baisant mille fois les mains, je demande pour toujours votre benediction.

Votre fils soumis

Dmitri

  
   Nous tacherons de vous envoyer le plus d'argent possible par la poste prochaine, mais je ne sais pas a quoi se montera la somme.
   Andre n'est pas encore venu faute de chevaux.
  
   {* Уважаемая и дорогая maman.
   Пишу вам при таком шуме, что сам еле себя слышу. Вся наша рига полна крестьян, которые кричат один громче другого, имея на это полную свободу, так как мы привыкли всех выслушивать, но никому не верить. Всюду мы слышим жалобы, и почти все они после наших расследований1 подтверждаются. Мы заняты с утра до вечера вымериванием зерна, сравниваем то, что мы сами находим, с тем, что показано в счетах. В настоящий момент Рубцовских крестьян2 угощают вином и пирогами, и уверяю вас, что они мне мешают писать, толкаясь вокруг моего несчастного стола. Мне остается только вам сказать, что через два, три дня мы отправляем Андрея3, который привезет вам более подробные письма. Мы же сами уедем послезавтра в Ивановку и по пути остановимся на несколько часов у г. Донцова4. Я сейчас наскоро написал письмо Василию Львовичу5. Мне некогда ему писать более подробно и более красиво. По-видимому, надо подчиниться песням и крикам, которые все возрастают. Прощайте же, дорогая maman. Прося навсегда вашего благо" Словения, тысячу раз целую ваши ручки

ваш покорный сын

Дмитрий

  
   Постараемся вам выслать следующей почтою как можно больше денег, но не знаю насколько сумма будет велика, Андрей еще не вернулся - он не нашел лошадей.}
  

6. С. В. ВЕНЕВИТИНОВОЙ

  

<3-5 сентября 1824. Новоживотинное> {*}

   Ma chere Sophie.
   Je vous ecris assis sur une mesure de ble, cela ne m'empechera cependant pas de vous faire, comme de coutume, le rapport de toute la semaine, qui comme toutes les precedentes a ete (si l'on peut s'exprimer ainsi) un tissu de plaisirs et desagrements. Je ne vous reserve que les roses, les epines ne sont point encore de votre age, d'ailleurs c'est souffrir deux fois d'un meme mal que de le repeter a un autre, et je vous le dirai meme franchement, je suis si grand amateur de la campagne que j'oublie bientot tous les desagrements pour jouir tout a mon aise; et ici il y a certainement de quoi. Toutes les fois que je traverse le Don je m'arrete au milieu du pont pour considerer ce beau fleuve que l'oeil voudrait suivre jusqu'a son embouchure et qui s'ecoule sans bruit, aussi paisiblement que le bonheur meme. Avant hier encore du haut de la rive j'admirais ce superbe tableau et la lune qui au milieu d'un ciel sans nuages semblait se plaire a voir repeter son image dans les flots. Oui, ma chere, je ne me le cache pas tout cela peut etre assez ridicule dans une lettre; mais c'est bien poetique en nature. Mais pourquoi, direz vous, ne me faites-vous pas ce recit dans une epitre en vers? il y aurait ete bien mieux place! J'en conviens et je vous dirai meme que jusqu'a present je n'ai pas fait un seul vers, mais j'ai fait plus car j'ai eu mille pensees, que je n'avais pas auparavant et que je pourrai mettre en vers quand j'aurai plus de temps pour les travailler. Mais rompons la-dessus. Des paysans et des paysannes qui se rassemblent autour de notre grange me rappellent que j'ai encore a vous parler des differentes fetes que nous avons donnees a la campagne. Elles n'ont ete brillantes que par la franche gaiete qui y regnait et qui animait toutes les figures. On y a chante et danse et tout le monde s'en est alle content.
   Mardi nous avons passe presque toute la journee chez M-r Olenine et cela bien gaiement. Les dames vous prient de leur envoyer avec Андрей Филимонов tout ce que vous pourrez d'airs Genischta et de nouveaux quadrilles francais. Adieu, ma chere, je suis tres mal dispose aujourd'hui pour ecrire, dites-le a M-r Goerke que je salue sans lui ecrire. Apprenez-moi ce que vous faites et entr' autres en musique; je voudrais vous entendre d'ici, Je vous embrasse.

Votre frere et ami

Dmitri.

  
   Степанидины дети очень здоровы. Паша при нас вторым камердинером и разъезжает с нами по деревням, где он угощает кретьянских мальчиков.
   Je remarque a present que je vous ai ecrit une lettre bien decousue; mais ne m'en veuillez pas, je n'ai pas la tete a moi et nous n'avons pas eu un moment de repos depuis que nous sommes ici. Bien des choses aux Me-stchersky, a M-r D'Horrer fils et a Genischta.
   Nos respects a M-r D'Horrer pere, s'il est avec vous.
  
  
   {* Дорогая Софи.
   Пишу вам, сидя на хлебной мере, что, однако, не помешает мне сделать вам, по обыкновению, доклад о всей неделе, которая, как все предшествующие, была, если так можно выразиться, соткана из удовольствий и неприятностей, Я вам сохранил только розы, шипы же еще не подходят к вашему возрасту; притом пересказывать другому свои невзгоды, это значит перешивать их дважды, и скажу вам откровенно, я такой любитель деревни, что скоро забываю все неприятности, чтобы спокойно отдаться наслаждению, а здесь есть чем наслаждаться. Всякий раз, когда я переправляюсь через Дон, я останавливаюсь на средине моста, чтобы полюбоваться на эту чудную реку, которую глаз хотел бы провожать до самого устья и которая протекает без всякого шума, так же мирно, как само счастье. Еще позавчера я любовался с высоты берега этою дивною картиною и луною, которая посреди безоблачного неба, казалось, радовалась своему отражению в волнах. Да, моя милая, я не скрою, все это может быть весьма смешно в письме, но в природе очень поэтично. Но почему же, скажете вы, не опишете вы этого мне в стихотворном послании? Там это было бы уместнее. Согласен; скажу вам, однако, что до сих пор я не написал ни одного стиха; но я делаю больше, ибо у меня возникла тысяча мыслей, которых раньше не было и которые я могу облечь в стихотворную форму, когда буду иметь больше времени для их обработки. Но довольно об этом. Крестьяне и крестьянки собираются около нашей риги и напоминают мне о том, что мне надлежит сказать вам еще о различных празднествах, устроенных нами в деревне. Они блистали только царившим в них откровенным весельем, оживлявшим все лица. Пели, плясали, и все разошлись довольные. Почти весь вторник мы провели у г-жи Олениной1, было очень весело. Дамы просят вас прислать им с Андреем Филимоновым2 все, что можете достать из романсов Геништы3, и новые французские кадрили. Прощайте, моя дорогая, я сегодня совсем не в настроении писать, скажите об этом г. Герке, которому я кланяюсь, но не пишу. Сообщите мне, что вы поделываете и, между прочим, в области музыки, мне вы хотелось вас послушать отсюда.

Целую вас.

Ваш брат и друг

Дмитрий.

  
   Степанидины дети очень здоровы. Паша при нас вторым камердинером и разъезжает с нами по деревням, где он угощает крестьянских мальчиков.
   Сейчас заметил, что написал вам очень бессвязное письмо, но не сердитесь, голова моя не в порядке, у нас не было ни одной минуты отдыха с тех пор, как мы здесь. Передайте мой привет Мещерским4, г. Дореру-сыну5 и Гениште.
   Наше почтение г. Дореру-отцу6, если он с вами.}
  

7. А. Н. ВЕНЕВИТИНОВОЙ

  

<3-8 сентября 1824. Новоживотинное> {*}

   Tres chere et respectable maman.
   Voila la derniere lettre que nous vous ecrivons d'ici et mardi ou mercredi nous esperons nous mettre en chemin pour voler a Moscou et vous y apporter tous les details de notre conduite. Elle n'a ete signalee jusqu'a present par aucun acte de severite; j'ai obtenu de Данила Иванович de se borner jusqu'a present a arreter les abus et a demettre ceux qui en ont ete les principaux moteurs. Il faut etre de sang froid pour proportionner la punition a la faute et d'ailleurs trop de precipitation dans ce cas pourrait denoter de la vengeance, ce dont nous sommes bien eloignes. J'avoue cependant qu'il faut statuer un exemple; mais a notre arrivee a Moscou nous vous soumettrons toute la cause qui n'est pas des moins embarrassantes. La femme de l'intendant, qui n'est raisonnable que le matin, car elle consacre la seconde partie du jour a Bacchus, ayant ete l'objet des plaintes d'une foule de personnes qui souffraient le martyre sous son sceptre despotique, nous a pries de la delivrer du fardeau de son autorite, ce que nous allons faire avec beaucoup de plaisir car elle etait maitresse absolue de tout ce qu'on fait de toile, de drap etc. et c'etait bien mettre un chat a garder un fromage; nous la laisserons cependant depositaire de tous ces objets en soumettant seulement sa fidelite a la vigilance du comptoir. C'est tout ce que je puis vous dire a present, pour le reste je ne saurais me le dire a moi-meme. Nous attendons de l'argent tous les jours et il vous sera envoye ou apporte immediatement apres que nous l'aurons recu.- Adieu, ma bien chere maman - c'est pour la derniere fois que je baise les mains par ecrit et dans peu je vous demanderai de vive voix votre benediction. En attendant le bonheur de vous revoir je me signerai encore.

Votre soumis fils

Dmitri

  
   {* Уважаемая и дорогая maman.
   Вот последнее письмо, которое мы вам пишем отсюда, во вторник или в среду надеемся двинуться в путь, полетим в Москву сообщить вам все подробности о нашей деятельности. До сих пор она не ознаменовалась ни одним суровым поступком. Я уговорил Данилу Ивановича1 ограничиться пока лишь пресечением злоупотреблений и увольнением главных виновников этих злоупотреблений. Нужно спокойно соразмерять наказания с проступками, к тому же слишком большая поспешность могла бы показаться мстительностью, которая нам чужда. Однако надо привести один пример; но мы объясним вам все дело по приезде в Москву,- оно довольно запутанное. Жена приказчика, которая бывает в здравом уме лишь по утрам, потому что вторую половину дня она посвящает Бахусу, вызвала жалобы целой массы людей, изнывавших под ее деспотическим скипетром, как истинные мученики; она просила избавить ее от тягот службы, и мы исполнили ее желание с превеликим удовольствием, так как она была полноправной хозяйкой над всей домотканной холстиной, сукном и т. п. и распоряжалась всем этим добром так же хорошо, как кошка, которой поручили бы караулить сыр. Впрочем, мы оставим ее еще хранительницею этих вещей, с тем, однако, чтобы ее честность была под контролем конторы. Вот все, что пока могу вам сообщить, об остальном я бы и себе ничего не мог сказать. Каждый день ожидаем денег, которые вам будут посланы или принесены сразу же, как только мы их получим. Прощайте, моя дорогая maman. Последний раз в письме целую ваши ручки и скоро я испрошу у вас устно благословения. В ожидании счастья вас снова увидеть, я еще раз подписываюсь вашим почтительным сыном

Дмитрием}

  

8. С. В. ВЕНЕВИТИНОВОЙ

  

<3-8 сентября 1824. Новоживотинное> {*}

   Ma chere Sophie.
   Je crois deviner par votre derniere lettre que vous etes deja un peu fatiguee de notre correspondance; je n'en dirai pas autant. Je ne suis pas las de vous ecrire mais tres las de ne pouvoir vous parler sans plume et sans papier; il est tres embarassant de resserrer son esprit et ses paroles dans les bornes etroites de quatre pages quand on veut parler a une personne a laquelle on ne craint pas de trop dire et qui -vous pardonnerait facilement un peu de prolixite; belle raison, me direz-vous, prenez deux feuilles de papier au lieu d'une et vous voila a votre aise. Non, ma chere, deux feuilles ne me suffiraient pas plus qu'une, si j'avais le temps de vous entretenir autant que je voudrais, mais il faut etre raisonnable dans ce bas monde et donner plus de temps a ses affaires qu'a ses delassements et a ses plaisirs. C'est pour cela que les moments me sont precieux et qu'il faut vous contenter de cette petite lettre qui fera la cloture de toutes celles que je vous ai ecrites de la campagne. Que vous y dirai-je d'interessant? Je voudrais que toutes les idees qui vous naitront a la lecture de nos lettres se reunissent a vous former une belle image de Животинное Je voudrais vous representer une nature plus riante et plus belle, que celle que vous avez vue jusqu'a present, je voudrais vous y faire tout admirer depuis le chene jusqu'a la fleur des champs, depuis l'aigle jusqu'au papillon, mais comment animer ce beau tableau, quel sera l'ideal que nous placerons dans ce temple imposant? Helas, je ne suis pas poete dans ce moment. Je ne vois devant mes yeux que la triste figure de Натальи Яковлевны, et jamais figure ne fut plus deplacee dans un paysage comme celui de notre campagne. J'ai deja eprouve que notre memoire ne s'attache jamais a un lieu, mais toujours a qulque personne ou a quelque evenement; fonde sur cette experience je n'ose esperer que nous conservions un souvenir bien attrayant de notre sejour ici, je crois meme que nous en garderons une idee bien confuse car jamais il n'y a eu un plus bizarre assemblage de plaisirs et de desagrements que celui qui caracterise tous les jours que nous avons passes a la campagne. A tous moments il y a quelque chose de nouveau sur le tapis et cependant je n'ai rien de nouveau a vous dire. Mais il est deja tard. Il faut que je vous souhaite une bonne nuit. Adieu donc, je ne vous dirai pas que je voudrais etre un oiseau pour voler vers vous, car si j'etais oiseau je ne pourrais pas vous dire que je vous aimerai toujours.

Votre frere et ami

Dmitri

  
   {* Дорогая Софи.
   Судя по вашему последнему письму, я подозреваю, что наша переписка начинает вас немного утомлять; про себя я этого сказать не могу, я не устал вам писать, но я устал прибегать для разговоров с вами к перу и бумаге. Крайне стеснительно, заключать свою мысль, свои слова в тесные рамки четырех страниц, когда хочешь говорить с человеком, которому не боишься сказать слишком много и который легко простил бы некоторое многословие. Велика беда, скажете вы, стоит взять два листа бумаги вместо одного, и все уладится. Нет, дорогая, мне и двух листов мало, если бы я имел время говорить с вами сколько хотел, но в атом низменном мире надо быть благоразумным и отдавать больше времени своим делам, нежели своим развлечениям и удовольствиям. Вот почему я так дорожу своим временем и почему и вы должны довольствоваться этим маленьким письмом, которым заканчиваю ряд моих посланий из деревни.
   Что скажу вам интересного? Мне хочется, чтобы все мысли, которые возникнут у вас при чтении писем, помогли вам составить себе живописную картину Животинного. Мне хотелось бы изобразить природу более радостной

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  • Категория: Книги | Добавил: Ash (12.11.2012)
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