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Тургенев Иван Сергеевич - Письма (1866-июнь 1867), Страница 6

Тургенев Иван Сергеевич - Письма (1866-июнь 1867)



nce une chambre à 1 hôtel, vu l'immense quantité de monde qui doit se trouver à Berlin dans ce moment6.
   J'ai travaillé encore ce matin, mais moins bien. Je suis un peu comme vous maintenant: les sujets se pressent dans ma tête et empêchent l'un l'autre de sortir7. Mais je tiendrai bon et ne toucherai à rien que le premier ne soit achevé8. Je vous en raconterai pourtant deux ou trois à Berlin - pour l'avenir, il faut que vous donniez votre approbation en personne - une fois la chose admise, elle se fera tôt ou tard - et toujours s. i. P.9 - ces trois lettres qui intriguent si fort Mme Anstett.
   J'attends avec impatience l'heure d'aller chez Viardot - il y aura une lettre de vous. Celle que j'espère - ne sera dans mes mains que ce soir, au moment de la rentrée.- Ah, chère petite lettre, vous serez la bienvenue10!
   Mille choses à tout le monde; je vous écrirai après-demain. J'embrasse Didie sur les deux joues et vous baise les deux mains avec la plus grande tendresse. Soyez heureuse et bénie!

Der Ihrige

J. T.

  

1900. Н. Н. РАШЕТ

29 января (10 февраля) 1867. Баден-Баден

  
   Благодаря усердным стараниям и рвению моего доктора моей ноге сделалось гораздо хуже - и я с места двинуться не могу и посетить Вас не в состоянии. И потому, любезнейшая Наталья Николаевна, пожалуйте ко мне сегодня в 7 часов вечера - и мы примемся, благословись, за чтение1!
   До свидания - дружески жму Вам руку.

Душевно Вам преданный

Ив. Тургенев.

   Schïlierstrasse, 277.
   Воскресение 10-го фев.
  

1901. ПОЛИНЕ ВИАРДО

29, 30 января (10, 11 февраля) 1867. Баден-Баден

No 3

  

Bade.

Schillerstrasse, 277.

Dimanche, 10 février 1867.

   Chère Madame Viardot, je ne vous ai pas écrit aujourd'hui parce que, je dois le dire, je me sens tout à fait découragé. L'état de mon maudit pied empire de jour en jour - je ne puis me le dissimuler - et je crois qu'il faut renoncer à partir sitôt - ou plutôt il faut renoncer à pouvoir fixer une époque positive1. Et cependant je n'ai fait aucune imprudence, j'ai scrupuleusement rempli les prescriptions du médecin: mais il y a longtemps qu'il est au bout de son latint et il me Va dit du reste avec une franchise qui l'honorej mais qui ne me console guère. Je n'ai pas besoin de vous dire combien cet odieux contretemps m'est pénible; enfin il faut se résigner à ne plus rien espérer et à ne compter sur rien.
  
   Lundi matin.
   Oh theuerste Freundinn, welche Freude hat mir heute Ihr grosser, schöner Brief gemacht! Ich küsse Ihnen dafür iausendmal die lieben, guten Hände! J'avais besoin de cette consolation: me voilà recloué sur mon sopha - je ne puis plus du tout marcher - même avec l'aide d'un bâton. Je ne veux plus parler ni de ma maladie, ni du voyage: je vois qu'il faut laisser les événements venir comme ils le voudront. Ainsi je ne sais plus quand nous nous reverrons.
   Je suis extrêmement heureux de ce que vous me dites à propos de mon dernier livre2: vous savez que vous êtes le souverain juge et arbitre: - je sais bien que vous me lisez avec les yeux bienveillants - ou plutôt avec des yeux qui achèvent ce que je ne fais qu'indiquer; mais pourtant je sais aussi qu'avec votre sens si fin et si pur - vous ne donlierez pas "un bon petit numéro" à ce que n'en vaudrait qu'un médiocre. Je ne sais pas quel succès aura mon ouvrage en Russie3, mais je tiens mon succès, le seul que j'ambitionne,- votre approbation. Il est évident que je ne suis pas assez fou pour prendre à la lettre ce qu'a dit Begas4; - mais j'en suis content, car j'imagine que cela a dû vous faire du plaisir.- Allons, jouissez de votre séjour à Berlin, qu'il vous soit profitable et rende heureux ceux qui vous approcheront et vous verront.
   Voici mon opinion sur la proposition de Levi: moi, j'eusse préféré un autre opéraf malgré le magnifique troisième acte - mais si on ne peut faire autre chose, acceptez. Après tout, je suis sûr que cela vous amusera - et que les bons Berlinois ne seront pas fâchés. Seulement, prenez bien vos mesures pour que vous n'ayez pas des cam à vous donner la réplique.- Viardot voudrait aussi autre chose qu' "Othello"5.
   Hélas! ma chère amie, Louise s'est bien vite pétrifiée - et toutes les fois qu'elle parle, je ne puis m'empêcher de penser aux paroles de métal. C'est une nature profondément anti-sociable, antipatique et aussi peu bonne qu'on peut l'être sans se faire montrer au doigt. Elle est venue ici par un coup de tête, elle vous quittera de même, et je suis a peu près aussi sûr qu'on peut l'être que c'est une boutade (ce mot est étrange, mais vrai), qui lui a fait quitter son mari6. Quel caractère, grand Dieu! Je ne puis plus la regarder en face: je me sens trop gêné. Pauvre amie, tout cela vous prépare bien de tracas, à vous et au bon Viardot.
   Mon oncle m'écrit des lettres folles, il se dit mortellement offensé par moi, se considère comme "un prisonnier", s'est enfermé dans sa chambre et ne veut voir personne7. Vous jugez combien les affaires en souffrent et combien ma présence est nécessaire àSpasskoïé. Et mon pied?!! Enfin... L'architecte Armbruster (celui de Mme de Merck) doit visiter ma maison aujourd'hui de fond en comble8.
   Adieu, theuerste Freundinn. Tausend Küsse Ihren lieben Händen. J'embrasse Didie et je salue tous les amis.

Der Ihrige

J. T.

  

1902. П. В. АННЕНКОВУ

31 января (12 февраля) 1867. Баден-Баден

  

Баден-Баден.

12 февраля (31 января) 1867.

   Милый Павел Васильевич! Вместо меня является письмо с невеселым известием: уже всё было готово к отъезду послезавтра, как вдруг подагра, уже почти совершенно исчезнувшая, возвратилась вчера с неслыханною яростью, и я лежу в постели, как чурбан, и совершенно уже не знаю, когда мне возможно будет выехать. Подагра у меня, к несчастью, какая-то, по словам докторов, атоническая, то есть может продолжаться неизвестное число дней. Нечего Вам говорить, до какой степени этот гнусный пассаж мне неприятен именно теперь, когда мое присутствие в России так необходимо. Мой роман1 совершенно готов и переписан; я его прочел здесь находящемуся А. М. Жемчужникову, и он, кажется, остался доволен... Печатать бы теперь. Кстати же вопрос об управлении моим имением требует безотлагательного разрешения, а тут - эта мерзость! Что делать... надо покориться! Сказать теперь, когда я отсюда выеду, совершенно невозможно... может быть - через две недели, может быть - через месяц... Черт знает! И потому с горестным чувством жму Вам руку, кланяюсь Вашей жене и всем друзьям и остаюсь преданный Вам

Ив. Тургенев.

  

1903. А. М. ЖЕМЧУЖНИКОВУ

Январь 1867. Баден-Баден

  

Любезный Жемчужников,

   Жду Вас и Вашу супругу сегодня вечером в 7 1/2 часов. Дружески жму Вам руку.

Преданный Вам

Ив. Тургенев.

   P. S. Можете Вы мне прислать 2, 3 номера "Москвы"?
  

1904. ПОЛИНЕ ВИАРДО

2(14) февраля 1867. Баден-Баден

No 4

Bade.

Schillerstrasse, 277.

Jeudi, ce 14 février 1867

(jour que j'avais fixé pour mon départ).

   Chère Madame Viardot, cela va un peu mieux ce matin - mais je ne puis encore songer à sortir ou à marcher - et puis il y a eu déjà {déjà - вписано.} tant de ces améliorations, qui n'ont abouti à rien - que je n'ai "plus de confiance". Du reste le docteur vient de me déclarer, que maintenant il ne veut plus rien dire {dire - вписано.} de positif - et qu'il ne saurait affirmer que je puis partir d'ici dans six semaines1. Tout cela n'est pas gai - comme vous voyez - et je trouve la résignation, qui m'est forcément imposée - un breuvage assez amer. On vient me voir tous les jours de la maison - Berthe entre autres, qui se plaint d'être rudoyée par Louise à la suite d'observations sensées qu'elle en sa qualité de femme pleine d'expérience2 - lui aurait faites à propos de son petit qui, par parenthèse, a attrapé une forte grippe. Louise l'aurait envoyée promener en toutes lettres. J'ai conseillé à Berthe de rengainer ses "observations sensées" - vu que Louise ne manque jamais de faire exactement le contraire de ce qu'on lui conseille - et surtout {Далее зачеркнуто: de и вписано: quand on songe à} quand on songe à la faèon épilogueuse, sciante et tannante, qui distingue les moindres propos de Berthe.
   L'affaire d'Héritte afflige beaucoup Viardot; sa nature mélancolique, mais placide et habituée au calme le plus profond ne peut se faire à cette préoccupation incessante; et Louise de son côté ne fait rien pour répandre un peu de baume sur la plaie qu'elle-même a faite3.
   Je profite de mes loisirs involontaires pour travaille" avec rage: j'ai passé hier 11 heures - je dis onze heures - a écrire et j'ai fini ce récit bizarre dont je vous avais parle et qui a pris {pris - вписано.} des proportions plus considérables que je ne l'avais supposé d'abord4. Je vous le lirai: - naturellement - mais quand? où?.. Je suis capable de me mettre dès aujourd'hui même à un troisième récit5... pourvu que la besogne soit bonne et ne se ressente pas de l'infernale maladie qui me tient par la patte6.
   On vient de me dire que vous avez envoyé un télégramme de Berlin pour annoncer votre retour de Breslau et le bon accueil que vous y avez trouvé avant-hier7. Cela ne m'étonne pas - mais je suis bien heureux de l'apprendre et avant-hier dans la soirée, je me suis amusé plusieurs fois à battre des mains - couché que j'étais sur mon canapé - et je m'associais de cette faèon aux applaudissements des habitants de Breslau.
   On a reèu de bonnes nouvelles de Pomey - nous commencions à être inquiets pour Jeanne8.
   Voici la seconde semaine de la séparation! Enfin - pourvu que vous soyez heureuse, contente et bien portante - tout le reste n'est pas grand-chose. J'embrasse la chère petite Didie, je dis mille choses aux amis - et je me mets à vos pieds - meine liebe, theuerste, angebetete Freundinn! Gott segne Sie tausendmal.

Der Ihrige

J. Tourguéneff.

  

1905. И. П. БОРИСОВУ

20 декабря 1866, 3 февраля (1 января, 15 февраля) 1867. Баден-Баден

  

Баден-Баден.

Schillerstrasse, 277.

1-го янв. 1867./20-го дек. 1866. Вторник.

   Только что собирался писать к Вам в Москву, милый Иван Петрович, в самый день басурманского (и настоящего) Нового Года - глядь! является Ваше письмецо1 - и я вижу, что мне еще возможно отписать к Вам в деревню - и кстати поздравить Вас с российским Новым Годом. Нечего говорить Вам, как искренни и усердны мои желания Вам всего хорошего; Петю тоже от меня поздравьте - и скажите ему, что я желаю ему умнеть и расти не по дням, а по часам.
   Я заранее радуюсь нашему свиданию в Москве: я обязался перед Катковым самолично вручить ему мой роман в начале февраля, так как появиться он должен в февральской книжке?...
  

Четверг {Так в подлиннике.} 3/15-го февр.

   Я писал предыдущую страницу 6 недель тому назад... Увы! человек предполагает - а уж неизвестно кто располагает. Представьте, что я в течение этих шести недель почти не выходил из комнаты, двигался не иначе как с помощью костыля - ас неделю тому назад опять слег и теперь пишу Вам в постели - и всё это по милости подагры, да не обыкновенной - а какой-то атонической, т. е. хронической, которая поразила мою левую ногу и превратила меня в неподвижный чурбан! Вот Вам я и у праздника! Все мои предположения рухнули - и вперед я никаких планов не могу делать: доктор мне объявил, что он не может мне назначить время, когда я буду в состоянии предпринять путешествие.- À роман давно кончен, переписан, перечтен и выправлен несколько раз; а дела мои в Спасском и по имению требуют самым настоятельным образом моего немедленного {Было: настоятельного} присутствия - так как дядя внезапно потерял голову и пишет мне самые отчаянные и оскорбительные письма, а всё оттого, что я решился наконец взять нового управляющего - который хотя бы несколько улучшил мои доходы... Вы легко можете себе представить, как мне теперь весело3...
   Я не хотел оставить Вашего последнего письма без ответа - я и так перед Вами в долгу. Скажите Пете, что я, как только справлюсь, непременно отвечу на его античное стихотворение4. Мне кажется, что он ничего не потеряет, оставшись еще год в деревне: пусть он еще укрепится физически - ас его головой он не останется в задних рядах.
   Поклонитесь от меня Фету, если Вы его увидите проездом в Степановну. Не теряю надежды увидеть Вас - но когда? определить с точностью невозможно - ибо не от меня зависит,- тогда мы побеседуем хорошенько,- во всяком случае желаю Вам и Пете всего хорошего на земле - и все-таки говорю: до свидания.

Душевно Вам преданный

Ив. Тургенев.

  

1906. ПОЛИНЕ ВИАРДО

3, 4(15, 16) февраля 1867. Баден-Баден

No 5

Bade.

Schillerstrasse, 277.

Vendredi, 15 fév 67.

   Chère Madame Viardot, theuerste, innigst geliebte Freundinn, le bon Viardot vient de me faire un plaisir extrême en me lisant votre lettre de Breslau1. Je suis tout heureux en pensant combien vous avez été fêtée, adorée, acclamée - et je vois d'ici votre chère figure radieuse et souriante. Allons! Tout va bien - les Silésiens se conduisent comme il faut - et ils méritent la grâce que vous leui? avez accordée, en promettant de revenir.- J'imagine aussi le ravissement de cette bonne Aglaé. La voilà nageant maintenant en pleine eau2.
   Quant à moi, je suis aussi parfaitement échoué qu'on peut l'être. Je ne puis plus bouger de mon canapé - tout mouvement me fait mal. Je vais essayer de me faire rouler en petite voiture jusque chez vous, ah! si c'était possible en effet - sans métaphore... Aber die schönen Tage von Aranjuez sind vorüber3.- Kommen Sie wieder?
  
   Le même jour, 11 heures du soir.
   Je reviens de chez vous - je ne sais pas trop si j'ai bien fait. Mon pied est bien enflé et il me fait bien mal.- Mais aussi j'ai entendu la lecture de la lettre de Berlin avec tous ses charmants détails4. Cela m'a mis, comme on dit, du baume dans le sang et je supporte avec plus de résignation la petite vilenie dont le sort m'a gratifié.
   Je suis content que vous ne chantiez pas "Otello"5; il vous faut maintenant des choses plus larges et plus grandes. Montrez, montrez votre musique à Mr Damrosch6 - à tout le monde: il faut qu'elle soit publiée - il le faut absolument.
   A propos... Oscar Begas est-il aussi beau que son frère7? Je crains un peu pour cette tête de quinze ans de Didie8. Je lui écrirai dans deux ou trois jours - et en attendant, embrassez-la de ma part.
   Vous savez que Héritte a écrit une très grande lettre à Viardot. Il n'y cite aucun fait nouveau, mais il ressort invinciblement de tout le ton de cette lettre que ce n'est pas lui qui a tort et que peu de temps avant son coup de tête - Louise était au mieux avec lui.- Je ne doute pas qu'il n'arrive bientôt en Europe9... et alors que faire? De quel droit lui refuser son enfant? Quant à Louise - elle est blindée. Quelle étrange nature - destinée à être malheureuse et à rendre malheureux tous ceux auxquels elle aura affaire, violente et apathique, inquiète et morne; on ne sait pas où la prendre. Il paraît que cette Miss Stephens s'est vue obligée par l'opinion publique de quitter le Gap plus tôt qu'elle n'en {Далее зачеркнуто одно слово.} avait l'intention et qu'elle vient en Angleterre10.
   Aujourd'hui - Louise et Marianne ont déchiffré du Mozart avant dîner; après il y a eu un bon "petit numéro" - et un whist. Je suis maintenant en train de copier cette nouvelle que je viens d'achever11: il y aura 80 pages - l'autre en a 39012. Je travaille comme un forèat... il faut que la goutte me fasse au moins gagner de l'argent.- Il y a déjà un troisième récit - pas grand celui-là, qui est tout achevé dans ma tête13. Quand pourrai-je vous lire tout cela, en baisant de temps en temps vos chères et nobles mains? Si j'ai jamais rêvé un autre paradis que celui-là, je consens à ce que la goutte ne me quitte plus.
   Il n'y a rien de plus cocasse que la figure du pauvre Dr Heiligenthal, quand il entre chez moi... on voit si clairement qu'il se donne au diable - et moi aussi peut-être. Imaginez-vous Mme Anstett lui donnant aujourd'hui des conseils... C'est une vraie scène de comédie. Mais je ne suis pas au parterre. Bonsoir, chère, chère amie... je vais me coucher. J'ajouterai deux mots demain.
  
   Samedi.- Theuerste Freundinn, je viens de recevoir votre lettre n° 214 et vous remercie du fond de mon cœur. Seulement - au lieu de la lettre de Mr Damrosch - j'ai reèu celle-ci, que je vous renvoie, de Mlle Klettner! Je prends trop au change - et je l'attends, l'autre. Mon pied est toujours dans le même état. - Immobilité complète.- Je travaille beaucoup et je veux être patient - pour vous faire plaisir. Laissons venir les événements. Wenn {Далее зачеркнуто: ich <я> (нем.).} es mir zu schlecht geht - so denke ich: wart, es wird doch ein Tag kommen und du wirst ihr zu Füssen sinken können. En attendant, je vous prie de dire mille choses de ma part à Mlle Artôt, aux Pietsch, Menzel, Begas, etc.. Mlle A doit être prévenue que je l'embrasserai sur les deux joues, quand je la verrai. De la part d'un vieux goutteux c'est sans conséquence,

Soyez heureuse et bénie.

Der Ihrige J. T.

  

1907. ПОЛИНЕ ВИАРДО

6, 7 (18, 19) февраля 1867. Баден-Баден

No 6

  

Bade.

Schillerstrasse, 277.

Lundi, 18 fév 1867.

   Bonjour, chère Madame Viardot, vielgeliebte, theuerste Freundinn! Je vais un peu mieux depuis hier - quoique je ne puisse pas encore poser le pied par terre. Je vous donne ces détails, parce que vous le désirez et puis, c'est pour moi d'un très grand intérêt. Je me surprends à faire des rêves, qui ne sont pas trop invraisemblables après tout. Si je pouvais partir d'ici le 281, quand vous serez de retour de Breslau! (Vous y allez le 26, n'est-ce pas?) Voilà ce que c'est: je ne marche pas encore et je pense déjà à voyager. Enfin il n'est pas dit que je sois voué à la goutte à tout jamais!! En attendant, prenons patience.
   J'ai reèu une lettre très raisonnable du jeune homme que j'ai envoyé à Spasskoïé et dont je veux faire mon intendant2. Il n'y a pas eu mauvaise foi dans la gestion de mon oncle - c'est évident, mais routine et négligence. Tout peut encore se réparer et mon oncle semble se calmer un peu.
   Si cela s'arrange d'un côté, cela cloche de l'autre. Voilà ma fille qui m'écrit qu'elle continue d'être au mieux avec son mari, mais que les affaires semblent se gâter. Je crois comprendre, à travers ses réticences, que la fabrique ne rapporte rien - et que l'argent qu'on y a enfoui pour changer les fourneaux, etc. n'a aucune intention de germer3. C'est un malheur, mais beaucoup moins grand que celui de Louise4 par exemple: - après tout, le revenu de sa dot doit lui suffire pour vivre confortablement. Malheureusement, il paraît qu'on Га un peu entamée.
   Louise est un peu moins sombre,; mais du reste... man bleibt doch immer was man ist5. Elle doit s'ennuyer beaucoup ici - elle en a du moins l'air: mais elle savait bien qu'elle venait à Bade en hiver.
   Vous ai-je dit que j'ai traité avec l'architecte de Mme Merck, Mr Armbruster, pour le rearrangement de ma maison? Elle me coûtera quelque chose comme 1500 à 2000 florins6. Oh! affreux coquin de Mr Olive! Et dire que je ne puis lui causer aucun désagrément! C'est surtout le travail du plombier qui ne vaut absolument rien et qu'il faut refaire de fond en comble.
   Viardot est un peu mieux moralement depuis deux ou trois jours; quant à la santé physique, elle est parfaite et je lui trouve une très bonne mine: il se plaint aussi beaucoup moins après dîner et il dort moins. Moi, j'ai travaille tous ces temps-ci d'une faèon qui m'étonne moi-même; je brûle de vous lire ce que j'ai fait7. Tout mon être aboutit à vous comme un entonnoir. Je crois vous avoir entendu employer cette comparaison; mais je trouve qu'elle s'applique trop parfaitement à moi pour que je ne m'en serve pas. О meine heissgeliebte Freundinn, Ich denke beständig. Tag und Nacht, an Sie - und mit welcher unendlichen Liebe! Jedes mal, wenn Sie an mich denken, können Sie getrost sagen: "Mein Bild steht jetzt vor seinen Augen - und er betet mich an". Das ist buchstäblich wahr.
  
   Mardi matin.
   Pourquoi toussez-vous et encore bien fort? Quand j'ai lu cela dans votre chère et charmante lettre, que je viens de recevoir, j'en ai eu un soubresaut. Est-ce de la fatigue - avez-vous pris froid? Peut-être que votre appartement est humide? Au nom du ciel, soignez-vous et que je n'aie pas le tourment de penser que vous êtes peut-être malade ou seulement indisposée - en ce moment. Ah! je ne sais que trop où est mon véritable endroit vulnérable! Tranquillisez-moi, au plus vite, je vous prie.
   Et la lettre de Damrosch? N'oubliez pas de me l'envoyer8. Viardot m'a donné à lire les deux articles de Bres-lau. Il est gentil, il me lit toutes vos lettres: je lui en aï lu une, le N 2, et lui lirai celle d'aujourd'hui. Il y avait trop de belles choses à l'adresse de mon talent dans le n° 1 pour que j'aie pu me décider à les lui communiquer. Du reste, cela n'est pas du tout nécessaire.
   Mon pied va décidément mieux avec une sage lenteur, il est vrai.- Le 28... le 289. Je ne cesse d'y penser. J'écrirai à Micawber-Pietsch10. Je ne doute pas que vous n'ayez le doigt sur la plaie; les dettes, voilà sa maladie. Et puis, aussi peut-être le sentiment de son infériorité artistique. Il faudra tâcher de le remonter. Mille amitiés à tous, un bon baiser à Didie, und mich - zu Ihren Füssen, mit den Lippen auf Ihren Fusse. Gott segne Sie.

Der Ihrige

J. T.

  

1908. П. В. АННЕНКОВУ

8(20) февраля 1867. Баден-Баден

  

Баден-Баден.

20(8) февраля 1867, середа.

   В течение моей жизни, любезнейший Павел Васильевич, бывал я в разных скверных положениях; но то положение, в котором я теперь нахожусь, отличается особенною скверностью вследствие той неизвестности, с которою оно сопряжено. Вот скоро восемь недель, как я сижу как рак на мели, лишенный употребления левой ноги: доктор приходит в совершенное недоумение, уверяет, что он отроду не слыхивал, чтобы припадок подагры мог так долго продолжаться; со всем тем никакого облегчения нет, и я решительно предположить не могу даже приблизительно, когда я отсюда выеду. Каткову я уже об этом писал, пишу также и дяде. Кишинский известил меня1, что его ревизия дотянется до 20 февраля. Если он к тому времени возвратится в Петербург и к Вам отъявится, то Вы сообщите ему мое положение и попросите его делать то же самое, что я теперь делаю, а именно: сидеть у моря и ждать погоды. Кажется, бесполезно распространяться насчет того, как это всё для меня и неприятно, и в некотором смысле разорительно...
   Кроме романа я еще настрочил и переписал небольшую повесть?... Но это всё откладывается до нашего свидания,- если небесам угодно, чтобы мы свиделись. Засим дружески жму Вашу руку и кланяюсь Вашей милой жене. Преданный Вам

Ив. Тургенев.

  

1909. Н. Н. РАШЕТ

8(20) февраля 1867. Баден-Баден

  

Баден-Баден.

Schillerstrasse, 277.

Середа, 8/20-го февр. 1867.

   Любезная Наталья Николаевна, здоровье мое находится всё в одном положении - как говорится, ни вперед ни назад - и об отъезде и думать нечего - по крайней мере ничего определительного сказать о нем нельзя. Другой мой рассказ1 окончен и переписан, но едва ли он стоит того, чтобы Вы из-за него давали себе труд приехать из Штутгарда в Баден.
   Сожалею очень о Ваших заботах и тревогах; но позволю себе заметить, что Вам непременно надо укротить в себе Вашу страсть отдавать себя другим на съедение: кто лучше матери может судить, что хорошо и что дурно в воспитании дочери - и что за необходимость "патриотического" воспитания для девицы? Если же, как Вы предполагаете, под этим скрываются другие умыслы - то тем менее должны Вы предавать себя на жертву. Идите своей дорогой и живите своей жизнью.
   Случевского отовсюду зовут в сотрудники... Ну и прекрасно. Я этого не понимаю - но желаю ему всего хорошего и генеральский чин2.
   Жолкевич достоин сожаленья... однако он, зайдя ко мне и многословно жалуясь на "немцев",- сказал вещь, которая меня покоробила: "Служанка действительно могла показать на задней части ребенка синяки и пролежни - потому что я сильно сек его, чтобы отучить под себя пакостить...". Это он "сильно сечет" двухлетнего идиотика, про которого сам говорит, что он ничего не понимает! Потом еще была нехорошая вещь: "Я им сказал,- воскликнул Жолкевич, театрально взмахнув рукою с отделенным указательным пальцем,- что в великой благодатной России еще никто никого не морил голодом". Это говорит поляк. В конце концов - он мне не нравится, хотя, разумеется, возведенное на него обвинение - чепуха. А Вы немецких судей не браните: они иначе не могли поступить - а клевета так и останется клеветою3.
   Итак - до свидания здесь или в Штуттгарде - дружески жму Вам руку и остаюсь

преданный Вам

Ив. Тургенев.

  

1910. Е. Т. СЛИВИЦКОЙ

8(20) февраля 1867. Баден-Баден

  

Баден-Баден.

Schillerstrasse, 277.

8-го/20-го февраля 1867.

Милостивая государыня

Елизавета Тимофеевна!

   Я получил Ваше письмо от 9/21-го января - и, признаюсь Вам откровенно, не мог хорошенько понять, почему Вы находите, что справедливость требует, чтобы я вознаградил Вас за убыток, Вами понесенный1? Я в скором времени отсюда выезжаю - и надеюсь прибыть в половине марта в Спасское, где останусь около месяца2, я соберу на месте справки - и могу Вас уверить, что приму к сведению Ваше желание, если окажется, что дядя мой действительно виновен в том убытке. А до тех пор прошу Вас принять уверение в совершенном уважении и преданности, с которым остаюсь

Ваш покорнейший слуга

Ив. Тургенев.

  

1911. ПОЛИНЕ ВИАРДО

10(22) февраля 1867. Баден-Баден

No 7

Bade.

Schillerstrasse, 277.

Vendredi, ce 21 fév {Так в подлиннике.} 1867.

   Chère et bonne Madame Viardot - innigst geliebte Freundinn - je crois pouvoir vous annoncer une bonne nouvelle: il y a décidément une amélioration marquée dans l'état de mon pied depuis deux jours - et si rien ne vient déjouer mes calculs et mes espérances, je me mettrai en route dans une semaine d'ici1. J'ose encore à peine croire à la possibilité de ce voyage, au bonheur de vous revoir - bonheur hélas! qui ne durera que très peu de temps... enfin! Le fait est que je vais positivement mieux.
   J'ai reèu hier la lettre de Didie - et vous voyez que je lui réponds immédiatement2. Nous avons eu hier une longue conversation avec Louise - la première que nous ayons eue. Elle paraissait bien affligée de la lettre que vous lui aviez écrite - certaines expressions - d'un "voile noir, jeté par elle sur le bonheur de la famille" lui avaient causé beaucoup de chagrin.- Elle a pleuré {Далее зачеркнуто: puis <затем> (франц.) и вписано: de temps en temps}.- De temps en temps elle s'écriait: "Je sais bien que je suis tombée ici comme une tuile - mais que dois-je donc faire?". J'ai tâché de la calmer, et de la consoler un peu en lui disant qu'il ne s'agissait pas pour elle de faire quelque chose, de prendre une décision - mais d'avoir plus d'abandon, de douceur - d'épanchement - surtout envers son père; - que si même elle avait l'intention de rompre à tout jamais avec son mari - il ne fallait pas le lui montrer avec tant de raideur - car se serait le pousser aux extrémités - et qu'alors il lui serait à elle {à elle - вписано.} difficile, pour ne pas dire impossible de garder son enfant, sur lequel il a des droits imprescriptibles; que, le cas échéant, il faudrait plutôt un peu de diplomatie, pour éviter une lutte qui rejaillirait en chagrin et en scandale sur toute la maison - que puisqu'elle convenait elle-même que la conduite de son mari {de sou mari - вписано.} depuis le départ était autre qu'elle ne s'était imaginée - il fallait tâcher de le maintenir dans cette bonne voie... et qu'après tout je ne comprenais pas qu'on pût avoir de la susceptibilité envers les gens qui vous aiment et que vous aimez.- Je ne sais, si mes exhortations ont porté quelque fruit - mais hier soir, elle a été plus caressante que d'habitude avec Viardot - elle ne s'est pas renfermée dans sa chambre - elle a joué une sonate de Clementi (Didone abban-donata) - et fort bien, ma foi! - Si elle pouvait seulement s'assouplir un peu! - Après tout il ne faut pas désespérer et je serais bien heureux, si le peu d'influence que je peux avoir sur elle pouvait y contribuer.
   Du reste, tout va ici fort tranquillement. Le temps est charmant depuis trois ou quatre jours; la santé de Viardot est bonne, celle des enfants aussi.- Marianne est gentille tout plein: c'est une bien bonne et douce nature, avec deux ou trois petits "crotchets" comme disent les Anglais, qui sont bien innocents au fond. - Je lui ai dit que4 si elle faisait des progrès énormes dans le courant de cette années - sur le piano, vous ne pourriez faire autrement que de la prendre avec vous à Berlin pour la confier à quelque grand maître pianiste. A propos de cela on a déjà vu Mr Kalliwoda dans les rues de Carlsruhe - bien maigre, il est vrai, et bien changé. Quant à Lotto - point de nouvelles.
   Et la lettre de Mr Damrosch3? Je la demande à grands cris,- C'est pourtant désagréable que O. Begas ait fait une absence justement au moment où vous allez à Berlin - dites-moi son opinion sur les dessins de Didie4. Et votre buste que l'autre Begas avait l'intention de faire l?
   Dieu - quand je pense que je vous reverrai peut-être dans 8 jours... Voyons, voyons, Monsieur, soyez raisonnable.
   J'ai entamé ma troisième machine6, mais elle marche moins bien - c'est-à-dire moins vite, Pourtant je travaille.
   Et maintenant je vous prie de me donner vos deux belles mains pour que je les embrasse bien, bien tendrement - et je suis à jamais -

der Ihrige J. T.

  

1912. C. H. ЧИЧЕРИНУ

Апрель 1863-11(23) февраля 1867. Баден-Баден

  
   Приглашая Вас вчера на обед, любезный Сергей Николаевич, я совершенно позабыл, что я уже был отозван сегодня. А потому прошу Вас покорно извинить меня и надеюсь, что Вы не откажетесь заменить сегодняшний день завтрашним, чем Вы много меня обяжете.
   Примите уверение в искреннем моем уважении.

Ив. Тургенев.

   Schillerstrasse, 277.
   Суббота утром.
  

1913. ПОЛИНЕ ВИАРДО

12, 13(24, 25) февраля 1867. Баден-Баден

No 8

Bade.

Schillerstrasse, 277.

Dimanche, 24 février 1867.

   Chère Madame Viardot, theuerste, beste Freundinn, Viardot vient de nous lire quelques fragments de votre dernière lettre: la "failure" avec O. Begas est bien à regretter - ces quinze jours perdus - mais il ne faut pas se laisser abattre - il faut prendre immédiatement ce Mr Graff que l'on vous recommande et surtout ne pas parler de revenir à Bade1. On n'aurait qu'à vous prendre au mot et il faut que vous restiez vos deux mois pleins à Berlin. Il ne faut pas non plus vous imaginer que nous nous "croiserons" en route - si Dieu me prête vie - et si l'amélioration de mon état ne fait pas un brusque saut en arrière, je partirai d'ici vendredi ou samedi au plus tard - j'y suis bien décidé2; je suis sûr (et le docteur me le dit) que le voyage me fera du bien - il s'agit seulement de pouvoir se mettre en voiture - et une fois à Berlin, si un petit accès me reprenait - eh bien! je serais à Berlin - c'est à dire à deux pas de vous.
   NB. Cette lettre vous sera expédiée demain - il est probable que vous ne l'aurez qu'à votre retour de Breslau; mais je vous en enverrai une autre mercredi3 - par laquelle je pourrai vous annoncer le jour précis de mon arrivée à Berlin. Hait aus, mein Herz!
  
   Lundi, 25 février.
   Mon pied va mieux - petit à petit, il est vrai - mais c'est quelque chose. C'est pour moi maintenant "eine Lebensfrage" - car quoique j'aie dû souvent dans ces derniers temps renoncer à des projets à peu près sûrs,- cette fois-ci - je le sens - la déception me serait trop amère. Ich kann Ihnen gar nicht sagen, wie sehr ich mich nach Ihrer lieben Gegenwart sehe jede Nacht - und die ganze Nacht hindurch sehe ich Sie im Traume - auch kann ich jetzt nicht mehr arbeiten - da meine Gedanken be-ständig um Sie herum kreisen, und vor Ihrer theueren Gestalt schmelzen aile übrigen wie Schnee.
   Louise va décidément mieux au moral. Elle nous a chanté aujourd'hui l'air de Suzanne4, une romance de Donizetti, une petite chose de Massné. Elle chante véritablement très bien, en digne fille de sa mère, avec une grande pureté de style, une parfaite justesse; sa voix, qui m'a toujours été très sympatique (et qui, par parenthèse, me cause toujours une grande surprise, vu le peu rapport qu'il y a entre elle et le caractère de la personne) a pris de la force, de l'ampleur - elle monte facilement - les notes hautes sont très agréables et l'émission en est naturelle et limpide. Je lui ai fait des compliments très sincères qui ont paru lui faire plaisir. Ce sera une "valuable acquisition" pour les matinées si - si - si rien ne viendra se mettre en travers5. Les nombreuses lettres de Héritte que Viardot a dû vous envoyer - vous feront comprendre ce qui pourrait venir se mettre en travers. Je ne doute pas qu'il ne vienne en Europe dans le courant de l'été et alors... alors on verra ce qu'il y aurait à faire; mais je crois que Louise s'en ira plus loin6. Ce que vous avez écrit à V du succès de vos Lieder auprès de ces deux messieurs belges m'a fait le plus vif plaisir; et je vous remercie d'avoir pensé que cela me ferait du plaisir. J'ai une sensation toute particulière quand le vous vois fêtée et acclamée - elle est extrêmement douce, particulière et tient à la fois de plusieurs sentiments,- Et la lettre de Mr Damroche7?
   Je ne sais si je vous ai écrit que Mme Mouchanoff8 est enfin guérie - et qu'elle est déjà retournée à Varsovie Puisqu'elle a pu guérir, il ne faut pas que je perde tout espoir.
   Ainsi c'est entendu - je vous écris encore une fois mercredi; je vous enverrai un mot dans la matinée de jeudi et samedi peut-être9... Silence!
   J'embrasse tendrement Didie, und ich küsse mit der Inbrunst der Anbetung die lieben Hände und Fusse.

Der Ihrige

J. T.

   P. S. J'ai écrit une assez longue lettre à Pietsch10.
  

1914. МОРИЦУ ГАРТМАНУ

13(25) февраля 1867. Баден-Баден

  

Baden-Baden.

Schillerstrasse, 277.

d. 25 Februar 1867.

Montag.

   Seit Monaten hab' ich an Sie schreiben wollen, mein lieber Freund - bin aber leider dazu nicht gekommen - und sage nun mein "mea culpa". Sehr oft hab' ich an Sie gedacht, das kann ich Sie versichern - ich weiss, Sie haben in der letzten Zeit schmerzliche Erfahrungen machen müssen - und mein aufrichtigstes Mitgefühl hat Ihnen nicht gefehlt1. Ich hoffe, dass Sie jetzt ein bischen mehr Oberwasser haben - und möchte etwas von Ihrer neuen Unternehmung, der Wochenausgabe zur "Allgemeinen Zeitung" wissen2. Die "Freya" bekomme ich regelmässig3. Auch weiss ich sonst, wie es Ihnen geht durch Frau Rachette. Dièse liebenswürdige Person hat eine aufrich-tige Sympathie fur Ihre ganze Familie gefasst4.
   Sie wird Ihnen wohl gesagt haben, dass ein schlimmer Gast sich bei mir eingestellt hat - nämlich die Gicht - und in einer höchst unwillkommenen, chronischen Form. Zwei Monate hat sie mich an mein Sopha festgenagelt und auch jetzt kann ich mich kaum nur so hinschleppen mit Hülfe eines Stocks. Schlimm für einen Jäger! Auch sonst ist dièse Krankheit zu ungelegener Zeit gekommen. Ich hätte längst in Russland sein müssen - dringender Ge-schäfte halber5 - auch hab' ich einen grössern Roman und eine kleine Novelle fertig gekriegt - die ich bereits verkauft habe und deren Druck sich auf eine höchst fatale Weise verzögert6. Aber gegen Naturgesetze - seien sie physiologischer, pathologischer oder politischer Natur - ist schwer anzukämpfen. Das müssen Sie, als Süd-Deutscher oder als Deutscher überhaupt, am Besten wissen - und noch eben jetzt, wo der Suffrage Universel efnen so hübschen Streich im Norden gespielt hat7, Und dennoch wird es noch lange Leute geben, die mit einer Art religiösen Scheu von der "grandeur" und "profondeur" und "sublime bon sens" du "peuple" reden werden - solche Sachen klingen besser französisch8.
   Sind meine Sachen erst in's Französische übersetzt, schick ich sie Ihnen natürlich gleich. Vielleicht können Sie etwas daraus machen9.
   Sie haben gewiss von der schmählichen und

Категория: Книги | Добавил: Armush (26.11.2012)
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